Beatrice
Celli
La fête macabracadabra
La fête macabracadabra est une fête inventée à laquelle vous pouvez décider ou non de participer.
Un cochon en céramique noire fumant m’enveloppe d’une odeur intense que j’ai déjà sentie quelque part. La mémoire me transporte dans d’autres temps et espaces, une odeur ancienne et lourde comme celle que je sentais chaque dimanche.
J’entre. Une grande sculpture retient mon attention, elle ressemble à une caravane mais elle est montée sur une brouette. Que porterait un tel objet? Je regarde toutes les figures qui ondulent à la surface à la recherche d’une éventuelle ouverture. Constellations internes et externes d’un langage ésotérique auquel je souhaite m’initier.
Des dragons, des mains pointues, des animaux invisibles...
En plus je vois des piments, des clochettes, des objets curieux. Il n’y a aucun doute sur son contenu occulte. J’imagine une riche procession qui la suit, j’imagine des robes colorées, des sons festifs, des masques incroyables.
Une série de cloches étranges m’attire, j’aime les faire sonner en écoutant les différentes variations de sons. Elles me dérangent et me fascinent, elles font un peu peur avec ces formes monstrueuses et ces dents pointues. Elles ne sont pas rassurantes, tout le contraire du temps marqué par les cloches de l’église.
De l’autre côté sept poupées en pâte à sel m’observent. Richement décorées, entre ex-voto et fétiches vaodous, il me semble que chacune a une âme et une personnalité et qu’elles peuvent soudainement se mettre à parler.
Dans les Abruzzes, à l’occasion d’un mariage, plusieurs couples dansent autour d’un poteau et si les rubans s’emmêlent, cela signifie que le mariage ne fonctionnera pas. Je vois un arbre votif, qui me rappelle ce rituel. Je vois qu’il est construit avec des liens, des nœuds, des rubans. Ils sont complètement enchevêtrés. Je suis perturbée par la présence de lames de rasoir au bout des rubans qui rendent toute danse impossible